jeudi, novembre 21, 2024
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Test : Until Dawn – Un Heavy Rain version slasher

Until Dawn fait partie de ces jeux qui, du jour au lendemain, réussissent à disparaître de nos radars sans crier gare pour revenir quelques années plus tard sous une nouvelle forme. Reboot, changements de stratégie, problèmes d’effectif. . . Les raisons officielles sur ce report n’ont jamais été évoquées. On sait simplement que Supermassive Games, le studio de développement, a pendant ce laps de temps planché sur un jeu Wonderbook, le livre interactif de la PS3 que tout le monde a oublié, et qu’Until Dawn a profondément revu sa formule, passant du statut de jeu ambassadeur PlayStation Move sur PlayStation 3 à celui de rare exclusivité PS4 en cette fin d’année 2015. Contrairement à ce qu’indique le verso de la pochette du jeu dans sa version européenne, le PSMove est également passé à la trappe. Ce n’est d’ailleurs pas la seule erreur commise sur cet Until Dawn, ce qui ne l’empêche toutefois pas d’être un bon jeu, pour peu que l’on apprécie le genre.

test_until_dawn_2Exactement un an après la tragique disparition de ses soeurs jumelles, Josh décide à nouveau d’inviter ses 7 amis dans le luxueux chalet de ses parents, un lieu perdu en pleine montagne. Malheureusement pour ce petit groupe, une personne supplémentaire à décider de se joindre à la fête et d’assouvir au passage ses pulsions meurtrières. . . Reprenant en partie la structure du slasher, Until Dawn ajoute en plus une touche de fantastique à cette formule, ce qui lui permet de diversifier son intrigue et sa mise en scène, tout en sachant que ce titre à naturellement été conçu pour proposer divers embranchements scénaristiques liés à des choix ou à des QTE. A l’instar d’un Heavy Rain, le gameplay d’Until Dawn repose en effet uniquement sur des actions contextuelles et la dernière production de Supermassive est de ce fait assez proche de ce que l’on pourrait appeler un film interactif.

Jouant de manière régulière avec nos propres peurs, Until Dawn nous demande sans-cesse de prendre des décisions. Certaines sont anodines, d’autres revêtent en revanche une importance capitale. Ou du moins en apparence. En refaisant le jeu, on se rend facilement compte que les choix visant à changer drastiquement l’aventure ne sont pas si nombreux. Il est bien possible de faire mourir ou de sauver tel ou tel personnage, mais cela a lieu à des moments très précis. Echouer (volontairement) à un ensemble de QTE dans une situation critique ne modifie ainsi pas forcément le cours du récit; on voit alors uniquement son personnage trébucher inlassablement. La plupart du temps, on ne fait finalement qu’altérer légèrement le scénario sans lui donner une autre tournure. Dit d’une autre manière, on personnalise plus son aventure qu’on n’écrit sa propre histoire. Cela peut paraître décevant, mais le jeu est toutefois bien fichu et les nombreux choix ont tendance à se répercuter plus tard —le fameux effet papillon— et à modifier un peu les relations entre les personnages.

test_until_dawn_3La présence de 4 femmes et de 4 hommes pourrait rendre l’expérience confuse et il pourrait même être difficile de s’y retrouver, mais le jeu a la bonne idée de nous donner à tour de rôle le contrôle de chacun. On apprend ainsi à mieux les connaître —même si certains sont bien plus mis en avant que d’autres— et finalement, on arrive à s’attacher à eux, rendant alors certains choix plus compliqués. Le jeu d’acteur est bon, l’absence de vrais temps de chargement, les angles de caméra étudiés et les excellents graphismes —Until Dawn reprend le puissant moteur de Killzone Shadow Fall— parviennent à proposer une expérience cinématographique réussie et aident à mieux se plonger dans l’aventure. Il est cependant dommage d’assister à des chutes de framerate, à une synchronisation labiale parfois défaillante et des personnages gênés par leur dentition. Enfin, on n’échappe bien sûr pas à l’uncanny valley.

Malgré ces petites carences, Until Dawn s’en sort bien et a tous les éléments en main pour proposer une ambiance pesante bien aidée par une obscurité omniprésente. Le fait que ce groupe d’amis ait généralement tendance à se diviser pour mieux s’isoler rajoute également un sentiment de vulnérabilité. Mais il faut bien admettre qu’on sursaute plus qu’on ne tremble de peur. Dans la seconde moitié de l’aventure, l’intensité diminue à mesure que l’action prend le dessus. Il est alors aisé de s’en sortir si on connait bien les touches de sa manette et on perd un peu ce qui faisait le charme de l’expérience initiale. Until Dawn repose néanmoins souvent sur d’excellentes idées, à l’image de ces moments où il faut rester immobile ou bien encore ne rien tenter. L’expérience globale demeure donc perfectible, mais elle est reste suffisamment de qualité pour mériter qu’on s’y intéresse, à condition de ne pas être allergique aux QTE.

Until Dawn est développé par Supermassive Games et édité par Sony Computer Entertainment. Jeu sorti le 26 août sur PlayStation 4. PEGI 18.

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