dimanche, décembre 22, 2024
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Test: Resident Evil 3 n’est pas vraiment un remake

Les apparences sont souvent trompeuses. Resident Evil 3 n’est pas la suite du 2. Et Resident Evil 3 n’est pas le remake de RE3: Nemesis.

Un an après l’excellent remake de Resident Evil 2, Capcom récidive avec RE3. Ou plutôt, avec une nouvelle vision des aventures de Jill Valentine et Carlos Oliveira. Ce Resident Evil 3 (2020) est bien différent du jeu sorti il y a 20 ans. Difficile alors de parler d’un remake lorsque des lieux sont zappés et que l’histoire met l’accent sur certains personnages peu développés autrefois.

Resident Evil 3: un survival-horror qui se transforme en jeu d’action

Ce remake de Resident Evil 3 vit un peu sa propre vie. Il reprend les événements du jeu original, ceux qui vont mettre à feu et à sang Raccoon City. Jill Valentine est plongé au sein de cet horreur où zombies et monstres ont pris possession des lieux. C’est elle l’héroïne de cette aventure. Elle n’est toutefois pas l’unique personnage jouable. A plusieurs reprises, on dirige ainsi Carlos, un mercenaire lourdement armé. Il apporte un peu de variété dans ce périple et un penchant vers l’action. A partir du moment où son arme principale est un fusil d’assaut, il est évident qu’on quitte peu à peu le survival-horror.

Resident Evil 3 mélange les genres. Le début du jeu avec Jill mise sur l’épouvante. La membre des S.T.A.R.S. se retrouve seule au milieu des morts vivants. Ils sont agressifs, résistants et surtout nombreux tandis que les balles sont rares. Pour s’en sortir, il est alors préférable d’esquiver tous ces zombies ou de leur tirer dans les jambes. Puis, au fil du temps, on récupère un fusil à pompe et d’autres armes encore plus puissantes. On a beau faire attention aux munitions, on se sent moins en danger.

Un Nemesis surpuissant

Pour créer un sentiment de tension et dynamiser son aventure, Resident Evil 3 introduit fréquemment de nouveaux monstres. Ils sont effrayants, mortels et souvent vite abandonnés. Ces imposantes créatures sont dédiées à des lieux bien précis; ça permet de donner une ambiance unique aux environs. On les retrouve parfois à la toute fin du jeu, mais les affrontements n’ont plus la même saveur. On est alors armé jusqu’aux dents et en deux coups, on les élimine. Rien à voir avec les premiers tête à tête où c’était plutôt la panique.

Ce monsieur n’est pas très sympathique.

Ce mélange d’action et de survival-horror tient la route. Resident Evil 3 reste un jeu bien ficelé et bien rythmé. Il ne faut pas oublier qu’il y a toute cette ambiance pesante et gore. Tenir dans les mains un fusil à pompe n’empêche pas de sursauter lors d’un jump scare. Et puis il y a le Nemesis. Pour ceux qui ne le connaissent pas mais qui ont joué à Resident Evil 2, c’est un Mr. X surboosté. C’est un grand gaillard capable de faire des bonds de géant, donner des coups surpuissants, et attraper à distance ses adversaires avec une sorte de tentacule.

Ça ne sert à rien d’attaquer le Nemesis, il est invincible. Quand il débarque en cassant tout sur son passage, il n’y a pas d’autre solution que de fuir. Ses arrivées sont spectaculaires mais tous ces passages sont très scriptés. En terme de tension, c’est à peu près équivalent au Mr. X. Il surprend les premières fois, puis on s’y fait. Et lors des combats de boss, le Nemesis perd de sa superbe, devenant bien moins agressif.

La concurrence (injuste?) du Remake de Resident Evil 2

Resident Evil 3 propose une expérience solide qui souffre hélas de la comparaison avec Resident Evil 2. Il n’y a pas cet effet de surprise. Il y a même un côté déjà-vu. Malgré l’ajout d’une esquive, le gameplay n’évolue pas. Les rues et les égouts de Raccoon City, ainsi que le commissariat, ont déjà été visités un an plus tôt. On se sent en territoire connu même si revenir dans ces lieux est important. Resident Evil 3 se déroule quelques heures avant le 2. On comprend mieux alors certains événements.

C’est peut-être injuste mais si Resident Evil 3 était sorti avant le 2, on encenserait davantage sa mise en scène spectaculaire, ses excellents graphismes, son travail sonore impeccable, ou ses zombies résistants. Il y a en revanche des points sur lequel il fera grincer des dents. Il diffère beaucoup du jeu original en se concentrant sur le personnage de Nicholai et en abandonnant certains lieux dont le beffroi. Les énigmes sont également absentes et l’aventure est courte. Comptez entre 7 et 8 heures pour découvrir la scène post-générique; 1 ou 2 heures de moins si vous êtes un habitué de la série.

RE3 > REsistance

Comme s’il souhaitait s’excuser de cette faible durée de vie, Resident Evil 3 est livré avec Resistance. C’est un titre multijoueur en 4v1. D’un côté, il y a des personnages qui essayent de s’échapper d’un Escape Game où tout le monde meurt à la fin du compte à rebours. Et de l’autre, un Mastermind qui place des pièges et des zombies à l’aide de caméras de surveillance.

RE: Resistance se révèle être une expérience originale bourrée de bonnes idées. Ce titre multijoueur n’est toutefois pas très accueillant. La maniabilité est moins agréable que dans RE3, il faut connaître chaque niveau sur le bout des doigts et les timings sont plutôt serrés. C’est au final un ajout appréciable qui aura cependant du mal à faire de l’ombre à Resident Evil 3. C’est bien lui la star de ce bundle. Oui, c’est plus une nouvelle vision qu’un remake. Oui, c’est assez court. Mais on retient surtout une aventure sans temps mort d’une redoutable efficacité.

Resident Evil 3 est développé et édité par Capcom. Jeu disponible sur PC, Xbox One et PlayStation 4. Ce test de Resident Evil 3 a été fait sur une PS4 normale. PEGI 18.

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