vendredi, novembre 22, 2024
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Test : Need For Speed – Most Wanted

Nouveau virage à 180° pour Need For Speed. Après avoir traversé de long en large les États-Unis dans The Run, la série automobile d’EA revient faire chauffer la gomme dans un environnement urbain. Très proche de Burnout Paradise dans la forme comme dans le fond, cette nouvelle vision de Most Wanted met l’accent sur la chasse à l’homme pour un résultat réservant pas mal de surprises. . . Faites chauffer le moteur.

Bienvenue à Fairhaven, une ville où se déroulent de terribles courses clandestines à chaque coin de rue, au grand dam de la police locale. On recense actuellement dix Most Wanted, dix pilotes jugés comme les plus talentueux de la cité balnéaire, dix adversaires à faire chuter un par un. Mais avant de devenir le prince de Fairhaven, il faudra faire ses preuves dans des excercices très délicats, sur plusieurs dizaines de bolides différents. Ces derniers sont disséminés un peu partout et il suffit de se garer à côté d’eux pour en prendre le contrôle. Libre au pilote ensuite de faire quelques dérapages sur des routes sinueuses ou de directement passer aux 5 courses proposées par véhicule. Chacune permet alors de remporter de précieux points, indispensables pour affronter les Most Wanted, et de débloquer quelques ajouts mécaniques (boîte de vitesse, boost, chassis. . .), mais rien qui ne puisse porter sur l’esthétique.

Comme souvent dans un jeu en monde ouvert, la véritable star demeure tout simplement la ville. Assez grande, plutôt jolie avec son soleil souvent éblouissant, Fairhaven offre de beaux panoramas et des courses variées que ce soit sur le périphérique, en centre-ville ou au pied d’un massif rocheux. De nombreux éléments sont également à renverser en roulant maladroitement sur les trottoirs, tandis que plusieurs tremplins permettent de prendre de la hauteur et de dénicher quelques raccourcis. En revanche, il faut bien se rendre compte que Faihaven manque cruellement de vie et tous les habitants ont mystérieusement été mis en quarantaine. Mais ce n’est pas non plus une ville fantôme puisqu’on assiste à une faible circulation, guère convaincante et très artificielle, et qui fait office d’obstacles aléatoires pendant les courses.

Pourtant, ce n’est pas comme si ce Need For Speed avait besoin d’une difficulté supplémentaire puisqu’il propose en l’état un bon challenge. Certes, l’IA tend à ajuster son niveau à celui du joueur et ralentit dans les derniers kilomètres, mais elle est aussi capable de recevoir des accélérations tout droit tombées du ciel en plein milieu de la course. . . Il faut donc être bien préparé dès le départ, connaître parfaitement son véhicule, et toujours être prêt à lancer des takedowns. En règle générale, les voitures sont plutôt lourdes et collent beaucoup à la route. La conduite est bien entendu assez arcade —le drift est roi— et les sensations sont excellentes avec une très bonne impression de vitesse, surtout en vue à la première personne, à ras du sol, seule alternative à celle de base placée derrière le bolide. Mais maitriser son véhicule n’est pas forcément gage de victoire: il faut être constamment sur ses gardes et anticiper l’imprévu: violents coups de volant des adversaires, camionnette qui déboule à un carrefour. . . Les contacts et autres touchettes sont légion, et certains accidents paraissent souvent exagérés et encore plus désagréables avec la présence redondante d’une mini-cinématique, bien moins impressionnante que sur Paradise City au passage, montrant  le crash.

Puis il y a la police locale. Agressive et en surnombre, elle rêve de mettre un terme à ces rodéos urbains. Pour cela, les agents ne cessent de communiquer entre eux via leur radio, diffusent des informations sur la direction prise par les coureurs, et demandent des renforts, barrages ou herses. Les forces de l’ordre ne sont présentes que sur certains circuits et ont la bonne idée d’essayer de s’occuper de tous les participants. En revanche, dans les missions ’embuscade’ où il s’agit de les semer en sortant de leur périmètre, le résultat peut être frustrant avec des policiers capables de voir le pilote à travers un mur, de bénéficier d’un boost exagéré ou de réapparaitre magiquement à quelques mètres du joueur. Difficile dans ces conditions donc de s’en sortir rapidement, même si avec l’expérience on se rend compte que les raccourcis sont nombreux. Mais ces abus restent pesants, tout comme les tentatives d’arrestion lorsqu’on se rend aux diverses épreuves, alors impossibles à activer tant que des policiers sont aux trousses.

Comme c’est souvent le cas de nos jours, Need For Speed Most Wanted ne permet pas de jouer à plusieurs en écran splitté, et n’embarque qu’un multi en ligne. Certes, c’est déjà (très) bien car celui-ci est relativement bien fichu avec des courses toujours aussi dynamiques et prenantes, entrecoupées de quelques défis plus originaux comme du drift ou du saut en hauteur, mais on aurait aimé pouvoir se tirer la bourre à deux en local dans Fairhaven. Il faudra alors se contenter des salons privés. Le second défaut du multi relève de l’absence remarquée de la police. Impossible à incarner, elle est aussi tout simplement portée disparue dans les joutes en ligne. Un choix fort contestable qui enlève du piment aux courses, alors que NFS MW avait tout en main pour être l’un des meilleurs jeux de course arcade de sa génération.

TL ; DR : Beau, prenant, nerveux, dynamique, dépaysant, Need For Speed Most Wanted avait tout pour livrer une course parfaite, sans accroc. Malheureusement, difficile de fermer les yeux sur une IA pas toujours fair-play, et sur la surprenante absence des voitures de police en mode multijoueur. Un très bon jeu de course arcade, qui passe à quelques mètres de l’excellence.

Need For Speed Most Wanted (2012) est développé par Criterion et édité par Electronic Arts. Jeu sorti le 31 octobre sur PC, Xbox 360, PlayStation 3 et PlayStation Vita. Version testée: PS3.

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