vendredi, novembre 22, 2024
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Test : Hitman 3 (PS5, PS4, VR, etc.) — Le meilleur puzzle-game du genre

L’Agent 47 reprend une dernière fois du service dans Hitman 3, un épisode ayant la lourde tâche de conclure une trilogie entamée en 2016. La pression est sur les épaules de l’homme au code barre, et c’est pour cela que les prises de risques de sont limitées. Cela dit, la formule étant parfaitement rodée, pourquoi vouloir du changement?

Si vous avez aimé Hitman (2016) et Hitman 2, il n’y a alors aucune raison pour que la magie n’opère pas avec ce nouvel épisode. C’est la même chose. Ou presque. On note quelques nouveautés minimes. L’Agent 47 possède par exemple un appareil photo lui permettant de pirater à distance certains objets. Cela signifie obtenir des informations sur un ordinateur ou bien ouvrir et fermer des portes et fenêtres.

Des raccourcis permanents font également leur apparition. A condition d’avoir sur soi un pied de biche, on peut débloquer une échelle ou une porte. Ces dernières seront alors librement accessible à chaque partie. C’est une petite aide intéressante, mais rien qui ne soit une véritable révolution.

C’est quoi Hitman 3?

Pour ceux qui ignoreraient ce qu’est la série, une piqûre de rappel est nécessaire. Dans Hitman 3, on joue l’Agent 47. C’est un tueur à gage impassible. Dans chaque mission, il doit éliminer une ou plusieurs cibles. Celles-ci se cachent souvent dans des lieux majestueux, mêlants espaces publiques et privés. Il faut se fondre dans la foule pour passer inaperçu; tendre l’oreille pour obtenir des informations; observer l’attitude de ses proies; piquer les bonnes tenues pour accéder à des lieux normalement interdits.

On peut éliminer ses cibles avec une arme à feu, mais 47 n’est pas très à l’aise avec un flingue ; il y a une forte dispersion des balles. Le mieux est donc de tendre un piège à ses victimes. On peut l’empoisonner ou faire croire à une mort accidentelle… Il existe à chaque fois énormément de méthodes différentes pour parvenir à ses fins. C’est pour cette raison que Hitman est davantage un puzzle-game qu’un jeu d’infiltration/action. Il faut sans cesse analyser l’environnement, comprendre comment tout fonctionne. Le jeu peut nous guider en distillant ici et là des conseils et des indications. Mais le mieux consiste à tout désactiver pour créer sa propre histoire.

Dans Hitman, la star, ce sont finalement les maps. Seules elles déterminent la qualité du jeu. Elles sont gigantesques, quitte à ce que ce soit effrayant les premières fois. Elles s’étalent sur plusieurs niveaux/étages et regorgent de pièges à déclencher.

Quelles maps pour Hitman 3?

En plus d’un tuto identique aux précédents épisodes, Hitman 3 embarque 6 missions réparties sur autant de maps :

  • Dubai — Direction les derniers étages d’un gratte-ciel transperçant les nuages. Deux cibles sont à éliminer.
  • Angleterre — Un immense manoir et ses environs. Une cible, un document à récupérer.
  • Allemagne — Une Rave Party dans une usine désaffectée qui cache des activités pas très légales. Cinq cibles à trouver et à éliminer.
  • Chine — Dans un petit quartier, de nuit et sous la pluie, deux immeubles hébergent deux laboratoires scientifiques. Deux cibles et un ordinateur à pirater.
  • Colombie —Une villa surplombant un vignoble. Deux cibles. Ça rappelle un peu la Bolivie et Hitman Blood Money.
  • Roumanie — On ne dira rien pour ne pas spoiler mais c’est tristement linéaire.

On le redit : l’intérêt du jeu repose principalement sur ses maps. Elles sont toutes très variées avec une ambiance parfaite, des intérieurs, des extérieurs, des endroits ouverts au public, d’autres restreints… On se perd facilement dans chacun des lieux; ils restent relativement bien faits avec pas mal d’indications visuelles. L’ensemble est logique, cohérent.

Le niveau à Dubai s’étale sur plusieurs étages.

Il faut saluer le travail de IO Interactive qui a une nouvelle fois créé des lieux impressionnants. Ils regorgent de vie. Il y a partout des personnes qui discutent de choses en lien avec la mission. On recense également pas mal de personnages uniques comme un avocat, un détective privé, un garde du corps encore junior… Prendre leur place permet souvent de se rapprocher facilement de sa cible.

Il est impossible de tout voir en une fois. On passe forcément à côté de dizaines de détails. IO Interactive en fait toujours un peu plus car cela peut ensuite servir dans les modes annexes. On retrouve toujours l’Escalade qui demande de tuer plusieurs fois la même cible selon certaines condition. Le mode Contrat permet quant à lui de créer des défis en ligne. On choisit n’importe quel PNJ de la map, et les autres joueurs essayent de le faire disparaître.

Grâce à ses maps, Hitman 3 est une véritable réussite… sauf pour l’ultime mission en Roumanie. C’est sympa que cette trilogie se termine où avait débuté le tout premier jeu, il y a plus de 20 ans. Hélas, cela n’a que peu d’intérêt. Cette mission n’apporte rien si ce n’est mettre un terme à ce scénario vaguement développé depuis 2016. Il est toujours question de sociétés secrètes où tout le monde veut tirer les ficelles dans l’ombre. L’intention est louable, mais on oublie rapidement cela quand on est sur le terrain.

Que vaut Hitman 3 sur old-gen (PS4, Xbox One) et next-gen (PS5, XSX) ?

Hitman 3 n’est pas une révolution dans cette trilogie. Il est dans la lignée des précédents ; c’est l’excellence sans surprise. L’IA reste identique. On peut facilement la berner en jetant des pièces. Certains gardent peuvent avoir une réaction un peu étrange. Elle s’en sort tout de même bien, principalement parce que les ennemis sont très nombreux. Ils ont tendance à bien quadriller la zone et forcent à ruser pour passer entre les lignes.

Visuellement, ça reste très joli, mais on en a l’habitude. L’Agent 47 conserve ses animations rigides façon Mortal Kombat, et les reflets sont encore plus travaillés sur les vitres et miroirs. Ce n’est pas du Ray-Tracing, mais ça fait largement le job.

Le regard du tueur.

Le RTX arrivera plus tard, sans doute uniquement sur PC et consoles Next-Gen. On a d’ailleurs fait ce test de Hitman 3 sur deux machines différentes : la PS4 et la PS5. Sur une console nouvelle génération, le jeu tourne à 60FPS là où la old-gen fait le yoyo ou bien se bloque à 30 images par seconde. C’est également plus joli, plus détaillé, mais ce n’est pas une claque graphique. Sur next-gen, Hitman 3 est plus beau, les temps de chargement plus rapides, mais on attend forcément mieux de ces machines. Le jeu a aussi planté quelques fois pendant nos sessions.

Quant à l’utilisation de la DualSense, les vibrations sont classiques et les gâchettes proposent un cran quand on tire avec une arme à feu. Mais bizarrement, cela crée une légère latence dans la commande.

Hitman en VR, un test concluant ?

Hitman 3 est exactement ce à quoi on s’attendait. On ne serait pas contre un petit changement mais la formule fonctionne à la perfection. Et rappelons que la dernière fois que IO Interactive a tenté quelque chose de nouveau, ça a donné Hitman Absolution.

Cela dit, le studio danois s’est quand même permis une petite folie : sur PS4, le jeu est entièrement jouable en réalité virtuelle. On branche le PSVR, on prend sa manette et hop, c’est parti ; on enfile le costume de l’Agent 47. Ce sont exactement les mêmes niveaux qui sont proposés. Ce n’est pas une aventure séparée ; c’est le même contenu.

Hitman VR est pourtant totalement différent du jeu original. Ici, on joue uniquement à la première personne, ce qui a un impact sur le champ de vision. La mini map est également absente. Il en ressort un jeu beaucoup, beaucoup plus difficile mais surtout davantage immersif. On ne joue plus l’Agent 47; on devient le divin chauve.

Grosso-modo, ça se contrôle comme un FPS, la reconnaissance de mouvement en plus. Les PS Moves ne sont pas compatibles. Tout se fait à la Dualshock 4. Après tout, il faut bien que la lumière dorsale de la manette serve à quelque chose. Pour faire un tir précis, on aligne ainsi les organes de visée. Et quand on veut frapper un ennemi, on ferme le poing (avec R2) puis on mime le coup. Taper dans le vide, c’est ridicule, mais quand on a le casque sur la tête, c’est génial.

Il y a un vrai coup de main à prendre, mais une fois qu’on s’y fait, c’est spectaculaire. Vraiment. Hitman VR propose en plus un très bon rendu en intérieur. En extérieur, c’est en revanche assez moche, voire laid, comme bon nombre de titres PSVR. Graphiquement, ça fait largement le job même si le pop-up est monstrueux et que pas mal d’effets visuels ont été supprimés. N’espérez pas vous admirer dans un miroir par exemple.

Hitman VR demande un vrai temps d’adaptation. C’est une nouvelle vision, une nouvelle manière de jouer. Mais aussi une nouvelle façon de vivre l’expérience Hitman. La première fois que l’on se rend à Berlin, dans la boite de nuit, c’est frappant. En revanche, le jeu a eu tendance à affoler notre gerbomètre les premiers instants. Pensez bien à faire un tour dans les options.

Hitman 3, la fin d’une ère

Que ce soit pour le mode VR ou l’aventure classique, il est possible d’importer dans Hitman 3 l’ensemble des maps des anciens épisodes, ainsi que sa progression. Au moment du test du jeu, l’option n’était pas disponible, la faute à un Access Pass pas encore en ligne. L’intérêt de l’opération, outre un côté pratique, est de mettre au niveau les anciennes missions, que ce soit l’IA ennemie ou le moteur de jeu.

A travers ce procédé, Hitman 3 réunira une vingtaine de missions. C’est l’aboutissement du World Of Assassination promis par IO Interactive depuis l’annonce du jeu, en 2014. Hitman 3 vient clore en beauté une trilogie qui aura été maitrisée de bout en bout. On oublie Absolution et on obtient le véritable successeur de Blood Money.

Il est certain que Hitman 3, comme le 2, suit une forme de continuité. C’est une sorte de gros DLC. Mais le résultat est excellent du début, à la fin (ou presque). La dernière cinématique laisse entendre que la série n’est pas morte. Même si IO Interactive travaille sur un jeu James Bond, l’Agent 007 n’effacera jamais l’Agent 47. Ce ne sont pas les mêmes styles.

On ignore quel est exactement l’avenir d’Hitman. IO Interactive a semble-t-il trouvé sa forme parfaite, celle où la série se transforme en plusieurs bac-à-sable gigantesques pour un puzzle-game mortel. C’est d’une efficacité redoutable, mais c’est dans la répétition que le charme du jeu opère. Les niveaux sont tellement grands qu’ils demandent un véritable investissement de la part du joueur. C’est forcément intimidant au début, puis on se prête au jeu : si c’est le prix à payer pour devenir une légende, pourquoi pas alors?

Hitman 3 est développé et édité par IO Interactive. Jeu disponible le 20 janvier 2021 sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Stadia et Switch. Sur la console de Nintendo, il s’agit de Cloud Gaming. Ce test de Hitman 3 a été fait sur PS4 et PS5. Jeu compatible avec le PSVR (réalité virtuelle). PEGI 18 car on tue des gens de manière violente.

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