Sorti début février au Japon, Gravity Daze, renommé Gravity Rush en Europe, débarque enfin sur le vieux continent. Souvent cité comme étant LE titre de la Vita, le jeu de la Team Siren s’est surtout fait remarquer par son esthétique soigné et son gameplay reposant sur la gestion de la gravité, de quoi donner le tournis à Newton. Un subtil mélange assez séduisant pour nous pousser à croquer la pomme?
Une jeune femme blonde, mutine, se réveille dans un lieu qu’elle ne connait pas. A vrai dire, elle ignore également son prénom. Elle est amnésique. Appelée Kat à cause de Poussière, le mystérieux chat la suivant partout, notre héroine aux yeux rouges découvre également qu’elle a un super-pouvoir: changer la gravité. Quelques instants après cette prise de conscience, l’histoire de Gravity Rush débute véritablement par une vulgaire usurpation d’identité. De quoi laisser présager un scénario banal et caricatural? Non. L’aventure avec Kat va devenir au fur et à mesure plus intéressante, mais également très (et trop) mystérieuse, ne donnant finalement qu’un faible pourcentage de réponses. C’est ainsi au joueur de faire ses suppositions, de se questionner et d’attendre une suite qui semble inévitable.
Kat maitrise donc la gravité. Via une simple poussette sur la gachette droite, la jeune femme s’élève délicatement et attend qu’on lui indique où on souhaite la projeter en modifiant son centre d’attraction. Marcher la tête en bas ou sur les murs n’est alors plus un problème pour notre héroine. Cependant, le plus intéressant réside dans le fait de survoler la ville. Certes, cela se fait via des projections rectilignes, mais après avoir bien pris en main le jeu, il devient vite jouissif de se rendre d’un quartier à un autre. Il s’en dégage alors un véritable sentiment de liberté.
Dotée d’une sublime direction artistique couplée à une ambiance sonore très réussie, Hekseville regorge de différents lieux, chacun ayant sa propre âme. En plus de discuter avec quelques quidams ou de dénicher des collectibles, Kat peut profiter de son temps libre pour réparer certains lieux et ainsi accéder à des défis: course, combat… Une fois un score établi, le jeu nous récompense par l’obtention de gemmes/cristaux. Ces derniers, que l’on peut aussi trouver cachés un peu partout dans et sous la ville permettent à Kat d’améliorer ses compétences: meilleure gestion de la gravité, coups plus puissants…
Au total, Gravity Rush embarque une vingtaine de missions, chacune durant entre 20 et 50 minutes, de quoi nous fournir une durée de vie très solide, surtout pour un jeu portable. Chaque ‘épisode’ permet naturellement de développer l’histoire par le biais de très agréables bandes-dessinées, puis débutent les phases d’exploration et de combats. Ce sont justement ces derniers qui représentent le petit point faible du jeu. Si le gameplay autour de la gravité s’avère maitrisé, malgré quelques soucis de caméra, les affrontements contre les Nevis, créatures rougeâtres au point faible fortement exposé, se révèlent rapidement répétitifs. Capable de donner une série de coups au sol, Kat est bien plus à l’aise dans les airs afin de distribuer son terrible coup de pied gravitationnel. Et finalement, on se rend vite compte qu’il est préférable de prendre de la hauteur, de se faire oublier par ses camarades et de multiplier cette attaque, en attendant que les coups spéciaux se rechargent. De plus, au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu, les ennemis deviennent de plus en plus aériens ce qui pousse une nouvelle fois à utiliser la même technique encore et encore. Heureusement, on va croiser de très nombreux boss tout au long de l’aventure. Et si les combats ne s’en retrouvent pas forcément chamboulés, la mise-en-scène et l’ambiance varient. C’est toujours ça de pris.
TL;DR: Gravity Rush est une très belle expérience sur Vita, grâce à son ambiance visuelle et sonore couplée à un gameplay dynamique et enchanteur, malgré cependant un manque de profondeur dans les combats. Une série qui a définitivement un bel avenir devant elle.
Gravity Rush est édité par Sony Computer Entertainment et développé par la Team Siren (SCEJ). Le jeu est sorti le 13 juin sur PlayStation Vita. PEGI 12.