lundi, novembre 4, 2024
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FIFA 15 : Quand le spectacle l’emporte sur le jeu

On pensait FIFA 15 intouchable, et ce malgré un PES 2015 rempli de belles promesses. FIFA avait bien trop d’avance pour pouvoir craindre la concurrence. Le Roi était confortablement installé sur son trône depuis un long moment maintenant et tout semblait être mis en place pour faire perdurer ce règne au moins une année supplémentaire si ce n’est plus. Mais à force de vouloir tout bien faire, FIFA 15 s’est saboté et a oublié l’essentiel : le jeu.

test_fifa_15_spectacle_jeu_3La communication de ce FIFA 15 a longtemps tourné autour de l’ambiance au sens large. Le slogan du jeu, Feel The Game, ne trompait d’ailleurs pas et l’émotion est bien au coeur du jeu. Il suffit de lancer un match dans un stade anglais pour se rendre compte de l’excellent travail réalisé sur l’atmosphère sonore. Le titre multiplie également les courtes cinématiques lors des arrêts de jeu pour montrer l’intensité animant chaque rencontre. A la suite d’un tacle trop appuyé, l’agresseur et la victime s’invectiveront par exemple. Cela rajoute un vrai plus à l’immersion lors des premières parties mais on aura vite fait de vouloir zapper toutes ces saynètes afin de retourner au plus vite au jeu. FIFA 15 adopte aussi un style plus télévisuel lors de la présentation des matchs ou des replays à la fin de chaque mi-temps. La volonté est donc bien de retranscrire à la fois les émotions du stade et celles des matchs diffusés à travers la petite lucarne.

Les améliorations graphiques sont également nombreuses pour ce deuxième épisode sur Next-Gen. La nouvelle pelouse est un régal lors des ralentis et la voir se détériorer à mesure que les joueurs la piétinent rajoute une pointe de réalisme. De manière générale, FIFA 15 est bien plus beau que son prédécesseur. Outre un éclairage revu, on note aussi quelques ajouts intéressants : les poteaux de corner ne sont plus aussi rigides, la chevelure des joueurs bouge au gré du vent, les tireurs de coups francs remuent frénétiquement les doigts avant d’armer une frappe. . . De nouvelles animations font leur apparition lors des contrôles de balle et les joueurs n’hésitent plus à passer le cuir de manière élégante en réalisant des talonnades et ce, sans même avoir besoin d’appuyer sur R1/RB. Enfin, les gardiens font leur petite révolution sur les frappes lointaines et multiplient les arrêts de grande classe main opposée façon Greg Coupet :  « Oh oui Greg il la sort [. . .] L’ange s’est envolé. » Mais le foot est à la fois un sport et un spectacle, et EA a oublié que FIFA devait avant tout être un jeu vidéo. « Crucifié, crucifié. . . »

test_fifa_15_spectacle_jeu_2On l’évoquait déjà dans notre preview de FIFA 15 réalisée juste avant l’été, les changements lié au gameplay ne sont pas si nombreux. Pêle-mêle, le ballon semble plus lourd, les transmissions de balle sont bien plus simples et rapides, et les dribbles beaucoup plus tranchants. Le jeu offensif est clairement privilégié et défendre est plus difficile, ce qui n’est pas forcément un défaut. À la moindre erreur, le joueur reste bloqué dans ses appuis. Il faut donc intervenir avec précision et ne pas hésiter à mettre des défenseurs très physiques en stoppeur pour bloquer quelques attaquants un peu trop remuants. Les sensations par rapport au 14 diffèrent, mais il n’y a pas de véritable évolution, si ce n’est des passes en profondeur aérienne et un jeu de tête un peu moins efficaces. On serait alors tenté de faire le constat suivant : FIFA 15 est un épisode qui stagne mais qui propose une excellente immersion. Le cas FIFA 15 est cependant plus compliqué puisqu’Electronic Arts a une nouvelle fois oublié de corriger quelques défauts gênants et a en plus inclus des bugs dont on se serait bien passé.

On pense naturellement à la gestion scandaleuse de la Pause dans les matchs en ligne. Il est ainsi toujours impossible de réaliser un changement lorsque l’adversaire bénéficie par exemple d’un simple six mètres. Après de nettes améliorations dans les précédents épisodes, les soucis de collisions refont leur apparition avec FIFA 15, notamment dans les petits périmètres. En plus de téléscopages disgrâcieux, cela génère alors des soucis d’arbitrage, l’homme en noir oubliant de manière récurrente de porter le sifflet à ses lèvres pour siffler des fautes pourtant évidentes. A cela, il faut aussi rajouter un radar qui met quelques minutes à s’afficher, le jeu préférant alors montrer les compos d’équipe si celles-ci ont été skippées lors de l’avant-match. Et on n’oublie pas non plus cet étonnant bug qui empêchait de choisir son banc de touche lors du mode saison en ligne. Un dysfonctionnement qui a semble-t-il été corrigé grâce au patch diffusé ce mardi. Mais cette MAJ ne revoit, en revanche, en aucun cas les gardiens de but.

test_fifa_15_spectacle_jeu_4Oui les gardiens bénéficient de meilleures animations. Oui leurs arrêts font souvent sensation. Mais ces derniers remparts sont surtout l’énorme point faible de FIFA 15. On remarque ainsi qu’ils sont souvent trop avancés et qu’une frappe lointaine légèrement lobée peut facilement les surprendre — ou au moins atterrir sur la barre transversale—, et que chaque un-contre-un est extrêmement facile à négocier. Pour résumer, il suffit de tirer au premier poteau et, à vue d’oeil, au moins 85% des frappes se logent alors au fond des filets. Il n’a jamais été aussi simple de marquer, surtout si on tombe sur un adversaire ayant tendance à un peu trop se jeter. FIFA 15 est-il pour autant un jeu arcade? Non. Mais le jeu est tellement punitif que le tableau des scores a vite tendance à s’affoler sans une vraie rigueur défensive. De même, la frappe au premier poteau est si efficace que cela annihile toute variété dans le jeu. Pourquoi s’embêter à déborder sur les ailes et centrer quand une petite passe en profondeur dans l’axe suffit?

En définitive, ce FIFA 15 déçoit et ne réussit pas à proposer un gameplay répondant suffisamment aux attentes des joueurs : jeu trop rapide, collisions exaspérantes, gardiens apathiques sur les frappes au premier poteau. . . Cette erreur de parcours ne signifie pas pour autant que la série est morte ou que le Roi est déchu. EA Sports a largement les moyens de redresser la barre avec FIFA 16. Cet épisode prouve cependant que rien n’est jamais acquis et que le moindre faux-pas peut redistribuer les cartes. C’est maintenant au tour de PES 2015 de jouer.

FIFA 15 est développé et édité par Electronic Arts. Jeu sorti le 25 septembre sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360, Xbox One, Wii, 3DS et Vita. PEGI : 3. Version testée de FIFA 15 : PS4.

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