Depuis sa sortie, en matière d’action, le PlayStation VR accueille surtout des expériences sous la forme de stands de tir. Avec Farpoint, Sony semble décidé à changer cela. Le jeu d’Impulse Gear, une équipe composée d’une vingtaine de personnes, veut être un véritable FPS où le joueur est libre de ses mouvements. Le projet est ambitieux, la réalisation aussi, mais est-ce que cela est suffisant pour en faire (déjà) un indispensable?
- Genre: Starship Troopers à la première personne
- Intérêt de la VR: Elevé
- Gerbomètre: Faible à Moyen
- Accessoires: Manette Dualshock 4 ou Manette de visée PlayStation VR (Aim Controller)
L’aventure Farpoint débute dans l’espace, mais très vite, elle se poursuit au sol, sur une planète rocheuse inconnue. Dès lors, pour le joueur, l’objectif est de retrouver des survivants et de retourner chez lui. Cela peut surprendre mais la narration est très présente dans Farpoint. Il faut parfois scanner des fragments, ce qui crée un flash blanc très désagréable, et on recense beaucoup de cinématiques différentes —toutes en réalité virtuelle— et celles-ci peuvent durer plusieurs longues minutes. Le scénario est assez classique mais il réussit à proposer quelques surprises de temps en temps qui font qu’on suit cette histoire avec une certaine curiosité. L’essentiel est néanmoins ailleurs, il est dans les combats.
Farpoint est un jeu de tir. On serait même tenté de dire qu’il ne s’agit que d’un jeu de tir. On avance et on dégomme tout ce qui bouge à l’aide de l’une des 5 armes proposées —on ne peut en porter que 2 en même temps. Les décors se résument à du sable, des grottes et de gros cailloux. Les niveaux sont très linéaires, on progresse dans de grands couloirs dans lesquels on doit éliminer d’énormes insectes puis des adversaires bien plus menaçants et lourdement armés. L’IA est assez correcte et les ennemis en surnombre; il est intéressant de voir qu’on se fait généralement attaquer par plusieurs types d’adversaires différents. Dans Farpoint, les déplacements sont importants. Il faut rester à couvert puis sortir de sa cachette pour faire feu. Se planquer est également un bon moyen pour recharger ses armes. Mis à part des grenades et de mini-roquettes pour les fonctions secondaires du fusil à pompe et du fusil d’assaut, il n’y a pas de munitions dans ce jeu. Certaines armes surchauffent après une trop grande utilisation tandis que d’autres se rechargent toutes seules. Cela permet de fluidifier l’action même si le fait de n’avoir que 3 balles pour le fusil de précision nuit par exemple au rythme du jeu, d’autant plus qu’on se sent impuissant car inactif pendant ces moments là. A cela, on peut également ajouter des ennemis coriaces qui sont plutôt résistants et qui font très mal. Farpoint est d’ailleurs quelques fois assez difficile mais c’est lié à sa construction. Devoir affronter plusieurs vagues d’ennemis dans un même lieu rend le jeu monotone et pousse le joueur à baisser sa garde.
Farpoint est un jeu extrêmement classique. On avance, on tire, on avance, on tire. . . La mise en scène est quant à elle assez discrète, sauf sur la fin de l’aventure. Contrairement aux FPS traditionnels, il n’y a pas de phases en véhicule, derrière une énorme mitrailleuse ou bien, de temps à autre, de l’infiltration. Pour ce dernier point, cela aurait sans doute été un peu délicat à intégrer car tout le jeu tourne autour de l’Aim Controller PSVR, cette manette de visée. Couplé à la réalité virtuelle, cet accessoire fait des miracles. En l’état, il ne s’agit que d’un trapèze blanc en plastique qui vibre sur lequel on a rajouté la sphère lumineuse du PSMove et tous les boutons d’une Dualshock 4 —dont les deux joysticks pour se déplacer. Mais en jeu, avec un PlayStation VR sur le bout du nez, il s’agit d’une véritable arme aussi confortable que précise. Cela renforce indéniablement l’immersion et l’expérience; le simple fait de devoir épauler son fusil pour viser est bluffant. Il est d’ailleurs recommandé de jouer à Farpoint en étant debout même s’il est possible de s’asseoir —c’est forcément plus reposant.
On peut également faire Farpoint avec une Dualshock 4 entre les mains. La visée se fait alors avec la reconnaissance des mouvements, mais on perd forcément en intérêt. Il est toutefois important de rappeler que jouer avec le Aim Controller PSVR alourdit forcément l’addition. La réalité virtuelle demande un véritable investissement. Entre la PS4, le casque PSVR, la PlayStation Caméra, deux PlayStation Move et maintenant cette manette de visée. . .
Vendu seul ou en pack, Farpoint embarque un gros contenu. L’histoire principale se boucle en 6 heures mais on retrouve aussi des défis où il faut refaire les niveaux avec tout un aspect scoring et des ennemis bien plus présents. Il y a également du multijoueur sous la forme d’un mode coop sur quelques arènes inspirées du jeu de base. Plusieurs difficultés sont au programme et les adversaires se veulent redoutables. Mais le coop est aussi l’occasion de voir les animations très raides de son coéquipier, ce qui tranche avec la réalisation globale du jeu. Si on met de côté les premières minutes qui aliasent atrocement, les graphismes de Farpoint surprennent par leur qualité. Il en va de même pour la modélisation des insectes, plutôt impressionnants lorsqu’ils foncent sur le joueur ou lui sautent au visage —les arachnophobes feront sans doute l’impasse sur ce titre. Les adversaires rencontrés dans la seconde moitié de l’aventure sont un peu moins surprenant mais ils apportent un tout autre défi.
Avec Farpoint, le PlayStation VR accueille l’un de ses meilleurs jeux. Un titre qui sort du lot par sa réalisation et son immersion grâce à cette fabuleuse manette de visée. La formule, bien que généreuse, est cependant extrêmement classique. S’il ne s’agissait pas d’un jeu en réalité virtuelle, on aurait sans doute tendance à être très critique. Mais grâce à cette technologie, Farpoint réussit à proposer ce wow effect tant recherché.
Farpoint est édité par Sony Interactive Entertainment et développé par Impulse Gear. Jeu sorti le 17 mai 2017 sur PlayStation 4. Testé sur une PS4 ‘normale’. PEGI 16.