jeudi, novembre 21, 2024
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Test : Concord — que vaut vraiment cette exclusivité PS5?

En cette rentrée chargée, Concord est le premier à dégainer. Il débarque avec le statut d’exclusivité PS5 ; c’est généralement un avantage, l’assurance d’avoir une certaine hype avec soi. Et pourtant, Concord fait face à une certaine défiance qui semble presque le condamner d’avance.

Après une beta qui n’a pas attiré grand monde, Concord est devenu le jeu dont tout internet aime se moquer. On pointe du doigt son faible succès, mais rarement le jeu lui-même. C’est curieux, d’où notre test pour savoir ce que vaut vraiment Concord.

Concord, un peu de solo, beaucoup de multi

Concord est un hero-shooter en ligne disponible sur PC et PS5. Il y a du solo mais son contenu est ridicule. Il s’agit uniquement d’un entrainement et d’un contre-la-montre sur quelques parcours. C’est pratique pour découvrir et maitriser les freegunners —nos héros— mais ça reste faible.

Concord se définit plutôt par ses affrontements en 5 contre 5 sur six modes de jeu. Il s’agit là de variantes de matchs à mort en équipe et de capture de zones / objectifs, avec ou sans respawn. C’est ce qu’on appelle du très classique.

Dans la forme, Concord est un FPS que l’on pourrait facilement décrire comme étant un Overwatch avec un skin des Gardiens de la Galaxie. Tout le monde a des pouvoirs — 3 compétences dont une passive, mais aucun ulti’ — et le casting est composé d’humains, robots et créatures. Le design de ces freegunners est souvent décrié ; chacun se fera un avis sur la direction artistique. On précisera simplement qu’en jeu, tout semble cohérent.

Firewalk, le studio de développement depuis racheté par Sony, a beaucoup travaillé le lore de Concord. On nous promet ainsi de fréquentes cinématiques, et un guide galactique plutôt fourni est disponible depuis le menu principal. Secret Level, la future anthologie d’Amazon Prime Video, aura même un segment dédié à Concord.

C’est sympa, mais ça reste avant tout un jeu de tir. On recense 16 freegunners, tous se jouant de manière différente. C’est là aussi assez classique : on retrouve la snipeuse, les tanks, ceux spécialisés dans les soins… Chaque personnage se veut unique, tant dans son arsenal, que ses compétences ou même parfois ses déplacements. Certains sont bloqués au sol, d’autres plus aérien ; certains sont lents, d’autres plus mobiles.

Un jeu en équipe récompensé

Quand on lance une partie, les sensations sont vraiment bonnes. Les armes répondent bien et offrent un sentiment de puissance ; les déplacements sont fluides, très agréables. Cela reste toutefois un peu pataud, légèrement mou, un peu le cliché des FPS sur console.

C’est là qu’entre en jeu la petite particularité de Concord : il incite à changer de freegunners. Chaque personnage appartient à une catégorie bien précise : pilier, fer-de-lance, spectre… Celles-ci confèrent au joueur —et pour toute la durée du match— un bonus dès qu’il meurt. Ce peut être des déplacements plus rapides, des soins plus efficaces, ou un recul plus faible, par exemple. Cela signifie que plus vous alternez entre les freegunners, plus vous êtes avantagé.

C’est toutefois dangereux. Quitter son tank pour un personnage plus frêle, c’est risquer de déstabiliser son équipe. Il faut alors sans cesse s’adapter, ce qui rend le jeu plus dynamique.

Concord mise beaucoup sur la coopération et la complémentarité ; mieux vaut rester avec ses camarades pour augmenter ses chances de survie. On l’a d’ailleurs ressenti sur nos parties où une équipe bien organisée va tout de suite massacrer l’adversaire.

On n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer car les manches sont courtes. Les maps sont quant à elles asymétriques, plutôt jolies, et hébergent des bonus de santé. Elles alternent les espaces ouverts avec des endroits clos, et s’offrent une petite verticalité.

Concord peut-il vraiment tirer son épingle du jeu ?

Ces maps sont bien mais ne sont pas non plus extraordinaires. Et c’est peut-être là tout le problème de Concord. C’est un jeu très carré où tout est bien ficelé. Les freegunners sont également des réussites et de manière générale, on peut dire que Concord est un bon FPS. Mais le fait est qu’il n’y a rien qui ne le sorte vraiment du lot. Il n’a pas ce petit truc en plus, cette fonctionnalité que vous affichez fièrement au dos de la pochette.

A titre personnel, j’ai passé de bons moments dessus et continuerai sans doute d’y jouer à petite dose —la rentrée est chargée. Mais il lui manque ce côté unique qui pousse à sans cesse relancer une partie. Dans un autre genre, Helldivers 2 est un jeu de tir coopératif très classique sur le papier. Mais il a ce merveilleux sentiment de danger permanent qui lui permet de ne pas être qu’un simple TPS à plusieurs.

Difficile aussi d’évoquer Concord sans parler de son prix: 40€. La notion de valeur est totalement subjective. Mais il faut bien rappeler qu’en face, la concurrence a fait un autre choix. Overwatch 2 est un free-to-play ; en décembre, Marvel Rivals épousera le même modèle économique. Et en un peu plus différent, car plus punitif et compétitif, Valorant est lui aussi un free-to-play.

On ne sait pas de quoi l’avenir est fait pour Concord. Peut-être arrivera-t-il à décoller et devenir un géant du jeu-service. Peut-être sera-t-il transformé en Free-To-Play ou offert sur le PlayStation Plus. Ou bien il sera oublié d’ici quelques semaines, quelques mois. Mais dans les faits, à l’heure actuelle, Concord est un bon hero-shooter. Est-ce alors une mission réussie pour Firewalk ? Non, seulement à moitié. Car le plus difficile pour ce genre de titre n’est pas de créer une solide expérience mais de bâtir une communauté. Et là, ça coince.

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