A sa sortie, Returnal a beaucoup fait parler de lui. Pour ses immenses qualités. Pour sa grande difficulté. Et pourtant, un mois après, 1 joueur sur 5 a déjà fini le jeu.
Returnal est un rogue-like. De ce fait, mourir et devoir tout recommencer est quelque chose de normal. Mais pour certains, cela était insurmontable. Il faut dire que c’est un titre qui ne laisse jamais tranquille le joueur. Il n’y a pas de checkpoint et certains ennemis sont abusés. Mais à force de persévérer, en un mois, 18,3% des joueurs ont vu le générique de fin et ont débloqué le trophée associé.
Returnal, un jeu difficile mais loin d’être impossible
Si on compare avec d’autres jeux, Ghost Of Tsushima et The Last Of Us : Part II dépassent les 50%. Mavel’s Avengers et Watch Dogs Legion atteignent respectivement les 30,9% et 20,9%. Enfin, sur PS4, le très hardcore Ghostrunner a un taux de complétion de 20,9%.
A l’avenir, ce nombre de 18,3% évoluera forcément. Certains viendront à bout du boss de fin quand d’autres débuteront tout juste cette excellente aventure.
Ce qu’il faut retenir de ces 18%, c’est que le débat sur la difficulté de Returnal n’était pas très raisonnable. C’est un jeu exigeant, compliqué, mais loin d’être impossible. De notre côté, on l’a fini en un peu plus de 20 heures et quelques dizaines de morts. Il faut accepter de prendre son temps, avoir un peu de chance, et ne pas hésiter à fuir. On a d’ailleurs concocté un petit guide sans prétention pour ceux qui se lancent tout juste dans le jeu. Quant à ceux qui sont déjà bien avancés, il n’y qu’un conseil qui vaille : trouver le lance-roquettes.
Faut-il imposer aux développeurs de Returnal l’ajout d’un mode facile ?
Malgré tout, beaucoup ont essayé de relancer ce vieux débat sur la difficulté des jeux. Effectivement, Returnal pourrait inclure un mode facile avec des checkpoints et des ennemis moins résistants. Cela l’aurait alors rendu plus accessible. Mais il ne faut pas oublier que derrière chaque jeu, il y a une vision d’auteur. Le studio propose, on dispose. L’intention de Housemarque était de faire de Returnal un jeu prenant et exigeant ; c’est aussi simple que cela.
Avec eux, le gameplay est toujours roi. Tout le plaisir vient de ce sentiment de progression, de cette tension de tout perdre. La maniabilité est excellente, les sensations tout autant. Returnal est un jeu que l’on maitrise avec le temps. Mais il est certain que les premiers instants ne sont guère accueillants.
Housemarque est allé jusqu’au bout de ses idées, ce qui lui a peut-être coûté des ventes. Difficile d’évaluer à l’heure actuelle le succès du jeu. Il n’est sans doute pas millionnaire. En même temps, il n’y a que 8 millions de PS5 dans le monde. Et un rogue-like dans un univers lovecraftian, c’est assez niche.
On espère que Returnal sera une réussite commerciale. Il le mérite. Et ça serait une jolie revanche pour ce studio finlandais. Depuis 26 ans, il produit des jeux très arcade, dans un style proche du bullet hell. Son dernier titre était Nex Machina. Il a été extrêmement bien noté. Il s’est extrêmement peu vendu. Housemarque a alors dû se réinventer, tout en restant fidèle à ses idéaux. Returnal est leur plus grand projet. C’est 4 années de développement, avec 75 personnes en interne, et pas mal d’équipes externes en soutien. Et en bonus, la crise du covid. Comme quoi, rien n’a été facile pour eux, mais jamais ils n’ont abandonné.