Il est toujours quelque peu frustrant d’assister à la présentation d’un jeu sans pouvoir l’essayer soi-même. Dans le cadre de Fifa 14, vu en avril, les nouveautés proposées semblaient vouloir rééquilibrer le rapport de force entre l’attaque et la défense. Mais comment juger par de simples vidéos façon making-of? Electronic Arts nous a donc invités mercredi dernier à essayer la bête. Une version encore au stade de la pré-Alpha, avec une vingtaine d’équipes disponibles, bourrée de surprises.
Avant d’avoir le droit de fouler la pelouse, le passage par les vestiaires reste indispensable. Un rite immuable où le coach annonce sa composition d’équipe et la formation choisie. Le menu est presque identique à celui de Fifa 13 —on note simplement une valeur numéraire de l’état de forme du joueur— et se permet toujours de ramer de manière insupportable lorsque deux personnes font des changements. En revanche, le menu pause fait peau neuve et adopte un style plus moderne avec de gros blocs façon Windows 8. Et une fois les chaussures lacées, d’abord la jambe gauche puis la jambe droite, et une petite gorgée d’eau, toujours, on peut entrer dans le vif du sujet.
L’arbitre siffle le début de la rencontre et le sentiment est alors. . . étrange. L’inertie est bien plus prononcée qu’autrefois et le Precision Mouvement déstabilise. Le Precision Mouvement (PM) est l’une des grandes nouveautés de cet épisode et avait été tenu secret lors de la première présentation du jeu. Avec un développement qui aura duré 2 ans, cette fonctionnalité permet une gestuelle plus réaliste des joueurs au niveau de leurs appuis. Visuellement, le résultat est (très) bon, mais manette en main, cela demande un bon temps d’adaptation. Les joueurs mettent bien plus de temps à changer de direction et le moindre contre-pied est très souvent fatal. Comme en vrai donc. Mais quand on a été habitué pendant des années à des footballeurs extrêmement agiles, cela surprend beaucoup.
Disons-le clairement : cette version pré-alpha de Fifa 14 était bien plus exigeante que Fifa 13. Si ce dernier misait principalement sur la vitesse, Fifa 14 met quant à lui en avant la vivacité contre le physique. Sur Fifa 13, un latéral très rapide comme Ignazio Abate était presque infranchissable puisqu’il rattrapait tout le monde en quelques secondes. Maintenant, si le joueur anticipe du mauvais côté le dribble de l’attaquant, alors il restera bloqué sur ses appuis et perdra quelques précieuses secondes. Les dribbles sont de ce fait plus tranchants et plus importants que jamais. Heureusement, quelqu’un comme Alex, alias le Tank, compense son manque de vitesse par une redoutable puissance physique. Passer à l’épaule contre des forces de la nature demeure très difficile et les défenseurs semblent avoir un certain avantage sur les contacts. En somme, le rapport entre l’attaque et la défense a paru, sur les quelques matchs joués, bien équilibré.
Cependant, le PM influe également sur tout ce qui est lié à la construction de jeu. Avec des joueurs plus ancrés dans le sol, la moindre passe ratée est souvent synonyme d’une perte de balle. De même, se retourner demandant plus de temps, il est parfois très risqué de repasser par les défenseurs centraux pour relancer proprement. A cela, il faut ajouter un pressing plus haut et des contrôles parfois bien aléatoires. . . Heureusement, afin de se prémunir des assauts des adversaires, il est possible de protéger le cuir ou plutôt mettre son corps en opposition via la gâchette gauche. L’action est alors efficace mais aussi suprenante puisque, si la balle roule sur le gazon et n’est donc pas à l’arrêt, le joueur donne alors l’impression de se détacher d’elle.
Le jeu physique est donc plus poussé et permet aussi de varier les plaisirs et rendre le jeu imprévisible. Les traditionnelles passes en profondeur aérienne —maintenant liftées— prennent ainsi une nouvelle dimension puisque si l’attaquant se retrouve quelque peu bloqué par le défenseur lors de la retombée de balle, une subtile déviation aérienne peut alors lancer le second attaquant. Dans l’ensemble, Fifa 14 gère bien mieux les collisions même si on a encore pu voir quelques téléscopages bien rageants.
Autre point sur lequel était attendu Fifa 14 : ses frappes. Trop molles ou aux trajectoires trop rectilignes dans l’épisode précédent, elles retrouvent une nouvelle jeunesse dans Fifa 14. La physique de balle a été revue et chaque tir gagne en réalisme, en prenant notamment en compte la distance séparant le joueur de la balle. Le Pure Shoot semble tenir ses promesses mais il faudra juger sur la durée afin de voir si on ne décèle pas quelques bugs comme des frappes imparables suivant la position de tir. En revanche, cette version pre-alpha était dépourvue des arcs-de-cercle/ellipses faits par les ailiers afin de trouver le meilleur angle au moment de centrer.
Plus imprévisible, plus musclé mais surtout plus pointu, FIFA 14 semble partir sur des bases nouvelles, ce qui ne manquera pas de dérouter de nombreux joueurs. Sans surprise, il faudra réapprendre à jouer et assimiler les nouveautés, le Precision Mouvement en tête. La prise en main est désormais plus délicate mais le jeu gagne en réalisme. On ne cachera pas qu’EA semble prendre un petit risque avec ce nouvel opus. Reste à voir si, d’ici sa sortie fin septembre, FIFA 14 verra son gameplay modifié pour le rendre plus léger. On espère en tout cas que, durant les mois restants, la lenteur des menus, les quelques contacts encore exagérés et certains contrôles hasardeux seront révisés.
Version testée : Xbox 360. Date de sortie de Fifa 14 sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3 : 26 septembre 2013.