Metal Gear Solid 2 : Sons Of Liberty est sorti il y a 20 ans aux Etats-Unis. C’est un jeu dont on se souvient pour son gameplay, son twist… Mais pas assez pour ses thèmes.
L’aventure MGS 2 démarre par une longue cinématique. On y découvre une mise en scène soignée ; une musique fantastique ; un léger aperçu du casting. Puis un longue sessions codec se déclenche. L’écran devient statique et il faut alors attendre plusieurs longues minutes avant de jouer le héros de Shadow Moses.
Dit comme ça, cela peut paraître terrible. Et pourtant, cette intro est culte.
On pourrait écrire pendant des heures sur Metal Gear Solid 2. Evoquer son gameplay : les traces de pas, la gestion des ombres, le risque d’éternuement… Ce titre est bourré de détails, comme quand on regarde trop longuement les mouettes dans le ciel.
On pourrait revenir sur Fortune, Fatman, Solidus ou Vamp. Ce vampire est d’ailleurs le seul à réapparaître dans MGS 4.
Ou encore rappeler les liens forts qu’il y a entre MGS 2 et le cinéma. L’arrivée de Harry Gregson Williams fait d’ailleurs passer un cap hollywoodien à la série. Ses mélodies sont magnifiques et accompagnent parfaitement l’action. Mais, à l’origine, Hideo Kojima n’en voulait pas. Son choix s’était porté sur Hans Zimmer mais ce dernier était bien trop cher.
On pourrait aussi aborder le cas Plissken, nom de code Solid Snake et du héros de New York 1997. Et pour l’anecdote, Kurt Russel a failli être engagé pour doubler Big Boss dans MGS 3.
Le cas Raiden
Le plus facile serait sinon de revenir sur le cas Raiden. Il est finalement le héros de MGS 2, celui avec lequel on joue le plus longtemps. Il a toutefois longtemps été caché. Jamais il n’a été évoqué dans la campagne marketing. L’accent était alors mis sur la légende Solid Snake.
Il faut dire que Raiden est bien moins charismatique qu’un Snake. Il évolue également dans des niveaux pas très sexy. Infiltrer un tanker où se trouve un Metal Gear Ray, c’est autre chose qu’évoluer dans une plateforme pétrolière. C’est certes un peu plus coloré mais les lieux sont étriqués. Résultat, on ne voit pas grand chose à cause d’une caméra capricieuse.
Raiden est en fait un bleu. Il n’a pas l’expérience du terrain. Pour progresser, il est obligé d’écouter et d’apprendre aux côtés de Snake. Lui, c’est le maître. Et nous, l’élève. Alors forcément, on se met à l’admirer davantage ; c’en est presque un privilège de progresser à ses côtés.
Les enjeux de l’information
Ça n’empêche pas Raiden de sauver le monde… et d’être une marionnette de Campbell et Rose. Cette dernière pose souvent des questions personnelles auxquelles Raiden n’a pas réponse. De son côté, le joueur est comme perdu face à ces interrogations qui n’ont pas de sens. Combien de fois a-t-on entendu « Jack, do you remember what day tomorrow is« ?
Puis il y a cette conversation à la toute fin du jeu. Comme à chaque fois, Hideo Kojima aime aborder des thèmes sérieux. Avec MGS2, il évoque la valeur même de l’information à l’ère du numérique, des problèmes de transmission ou ce besoin d’ajouter un contexte.
Tout n’est pas parfait, mais en 2001, réussir à prédire notre avenir de la sorte est admirable. On vous laisse (re)découvrir cette conversation entre le Colonel Campbell, Rose et Raiden. La traduction comporte pas mal de fautes de français mais à l’époque, pour Konami, c’en était presque une spécialité. Même les PES avaient des soucis de la sorte.
Il se dit qu’un remaster de MGS 2 est actuellement en développement. Konami aurait tort de se priver. C’est une licence majeure du jeu vidéo et MGS 2 est un titre marquant qui, encore aujourd’hui, trouve écho.