Les amateurs de RPG japonais ne seront pas passés à coté de la série des « Tales of « , la saga culte signé Namco Bandai initiée en 1995 et sortie sur un nombre incroyable de plate-formes. Tales of Legendia, sorti en 2005 sur PS2 est le titre qui nous intéresse aujourd’hui, puisque Ki-oon vient de s’occuper d’éditer sa version manga en français. Le jeu a cependant connu un succès mitigé à la fois au Japon et aux États-Unis. En France, seule une poignée d’irréductibles fans avaient réussi à mettre la main sur le titre. On se pose alors la question de l’intérêt de Ki-oon d’éditer ce manga chez nous. Car n’est pas Tales of The Abyss qui veut…
« Dans un monde où les océans sont indomptables, et la population confinée sur des Terres émergées »… Senel et Shirley sont frère et sœur adoptifs, réfugiés sur un petit bateau ballotté par les vents. Ils dérivent sur l’océan, affamés, quand une île surgit du brouillard et approche de leur embarcation à une vitesse étonnante, pour finir par les engloutir sous l’eau.
Quand ils se réveillent sur la rive, ils comprennent que l’île est en réalité un énorme navire, le Legacy, fabriqué par une civilisation éteinte. Ils y rencontrent des alliés inattendus, chasseurs de trésors, pirates et hors-la-loi, et se rendent compte petit à petit que leur arrivée à bord ne doit rien au hasard…
Découvrez la bande-annonce de Tales of Legendia ! par Ki-oon
L’adaptation d’un jeu vidéo en manga est toujours un exercice délicat. D’une part, car il est impératif de satisfaire un public plus ou moins déjà conquis (ceux qui connaissent et ont aimé le jeu vidéo en question), mais il faut également, dans l’absolu, essayer de se mettre dans la poche un public de néophytes qui ne connaît rien à l’univers déjà exploité sur consoles. Et c’est bien de cette deuxième catégorie du public que je fais partie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la lecture de ce premier tome de Tales of Legendia est plus que laborieuse. Les événement s’enchaînent à une vitesse vertigineuse, bien trop rapidement pour que l’on puisse comprendre ce qu’il se passe exactement. L’avantage d’un RPG, c’est que la mise en scène prend le temps nécessaire pour installer le joueur dans un univers qu’il devra aimer durant (au moins) 50 heures, notamment grâce au son et à la vidéo, essentielles pour installer une ambiance que l’on appréciera dans les premières minutes.
Ici, pas de temps pour évoquer un tant soit peu le passé et l’univers des héros : on se retrouve catapulté à la vitesse de l’éclair dans une course poursuite, suivie d’un accident de bateau, d’un kidnapping, une dizaine de combats et d’un nouveau kidnapping… Tout cela dans le premier volume !
Si le rythme reste aussi soutenu dans les prochains tomes, il y a fort à parier que les lecteurs risquent bien de s’essouffler rapidement, avant même d’arriver au bout des 6 tomes que compte Tales of Legendia.
Le graphisme du manga a été confiée à Ayumi Fujimura, une mangaka peu connue qui fait, il faut le noter, très peu honneur au magnifique character design signé Kazuto Nakazawa, qui s’était occupé des graphismes du jeu vidéo original. Le trait est fouillis, les décors peu existants et les trames sont exploitées de manières très maladroite, ce qui a tendance à assombrir la plupart des cases, quand celles-ci ne sont pas littéralement en train de baver les unes sur les autres. On sent malgré tout une volonté de bien faire, mais ce Tales of Legendia ne sera pas le manga qui fera connaître cette jeune dessinatrice.
Les amateurs du jeu se retrouveront peut-être dans cette adaptation très moyenne ou se la procureront pour le plaisir de collectionner les goodies liés à la série. Les autres passeront leur chemin, ou préféreront se tourner vers Tales of The Abyss, l’autre adaptation de la série des « Tales of« , également éditée chez Ki-oon et autrement plus agréable à lire.
Tales of Legendia
Ki-oon
178 pages
7,65 euros
Tome 1 sorti le 24 mai
Tome 2 prévu pour le 5 juillet