Blue Exorcist, c’est l’une des toutes dernières séries à succès éditées par Kazé. Alors que la sortie du tome 6 est imminente (demain, en fait), Julientellouck.com vous propose un avis éclairé sur cette série qui mérite plus que votre attention : ésotérisme, démons légendaire, religion et exorcistes… Un cocktail détonnant pour ce véritable shonen « coup de cœur » (oui, oui…) …
Comment réagiriez-vous si l’on vous apprenait d’un coup, comme ça, que votre véritable père n’est autre que Satan, le roi des démons ? C’est la nouvelle quelque peu… déroutante à laquelle doit faire face Rin Okumura, un orphelin de 15 ans, bagarreur et insolent. Lorsque l’Incarnation du Mal en personne décide de se manifester et de « renouer » avec son fils, c’est le père adoptif de Rin, un prêtre du nom de Shiro Fujimoto, qui fera les frais de ces retrouvailles musclées et qui devra se sacrifier pour sauver le jeune homme. Mais Père Fujimoto n’était pas que le tuteur légal de Rin : c’était également l’exorciste le plus puissant du monde. Loin de vouloir rejoindre les rangs de son démon de père, Rin décide d’apprendre à utiliser les pouvoirs qu’il lui a légués pour faire le bien et de devenir exorciste (et, pourquoi pas, lui mettre une dérouillée en passant). Il entre donc à l’Académie de la Croix-Vraie afin de suivre une formation qui -forcément- ne sera pas de tout repos…
Blue Exorcist est le second manga de la mangaka Kazue Kato. Après avoir créé Robot to Usakichi (une série non-publiée chez nous), elle a choisi (tout comme sa consœur Katsura Hoshino avec D.Gray-man) de s’attaquer au riche univers des exorcistes pourfendeurs de démons. Façon shonen, bien évidemment. Si les rapprochements possibles entre les aventures d’Allen Walker et celles de notre nouveaux héros sont nombreux, Blue Exorcist fait montre d’une créativité et d’une originalité notable et ce, dès le premier tome. Les héros, qui respectent trait pour trait les standards du bon shonen, savent, au fur et à mesure de leurs aventures, tirer leur épingle du jeu. Rin devra ainsi faire face à sa tentative de rédemption après la mort de son père adoptif, alors que Yukio, son frère jumeau fera tout ce qu’il peut pour empêcher le pouvoir de Satan, dont son frère a hérité, de prendre possession de ce dernier. Les personnages secondaires font rapidement leur entrée et peuvent tous se targuer d’un character design léché, entre Ryuji, le moine bourru à la crête décoloré, Izumo, la première de la classe hautaine et sans-sourcils, ou encore Mephisto, le proviseur de l’académie, sorte de Monsieur Loyal vampirique, à la fois cool et inquiétant.
Les premiers tomes du manga sont ainsi une succession d’épisodes plantant le décor d’un univers riche et fouillé au bestiaire fantastique du plus bel effet. Mais c’est bel et bien le tome 5 qui commence à entrer dans le vif du sujet avec les prémices d’une aventure qui promet de s’étaler sur plusieurs volumes et qui mêle le vol d’une relique centenaire, des moines exorcistes, et même la trahison d’un membre du corps enseignant de l’académie.
Certes, d’aucuns diront que le scénario et la mise en scène de Blue Exorcist ne volent pas si haut que ça et ne relèvent pas forcément d’un intérêt quelconque, surtout lorsque l’on sait que les shônens à rallonge pullulent dans les rayons de vos libraires. Ceux-là auront eu tort de ne pas s’attaquer à la version française du manga, traduite de main de maître par les équipes de Kazé, qui font, une fois de plus, un travail remarquable. Les répliques de Rin tapent juste à chaque bulle et une grande partie de l’humour du manga (en VF, je précise) tient en une localisation quasi-parfaite et qui ne tombe jamais à côté. Chaque personnage n’est évidemment pas en reste, et le travail mené par les traducteurs de Blue Exorcist est l’une des plus grandes raisons d’apprécier ce manga et de s’attacher aux personnages, qui y gagnent forcément en épaisseur.
De plus (et c’est loin d’être un détail), on ne peut que rester admiratif devant le talent de la dessinatrice et sa capacité et créer des personnages incroyablement stylisés (de leur coupe de cheveux, à leur garde robe relativement bien fournie). Son style de dessin reste dans la lignée des grands shonens actuels, et sait se montrer dynamique lorsque cela s’avère nécessaire (lors des nombreuses scènes d’actions, par exemple) tout en étant bien plus fin et léger que la plupart des mangas du même genre.
En deux mots : c’est un grand, grand oui pour Blue Exorcist. On espère juste que la qualité du manga tiendra la distance et saura nous emmener aussi loin qu’un bon D.Gray-man, sans jamais perdre en intérêt. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Si vous avez apprécié cette critique, jetez-vous sans hésiter sur la version animée de Blue Exorcist, disponible en simulcast sur KZPLAY.fr depuis le mois d’avril. Et rien que pour vous, en voici quelques images :
Blue Exorcist
Kazé Manga
5 tomes disponibles
Découvrez les premières pages du tome 1 ici.