C’est la semaine passée que PES 2012 et Fifa 12 sont sortis sur à peu près toutes les plates-formes existantes. Un duel au moins aussi attendu que le futur combat entre Modern Warfare 3 et Battlefield 3, et qui m’aura très agréablement surpris. Les deux jeux ont leurs qualités, mais aussi des défauts. Défauts pourtant présents depuis de longues années dans certains cas.
Commençons tout d’abord par parler de la série de Konami: Pro Evolution Soccer. Pour faire simple, ce cru 2012 est très clairement le meilleur PES sorti sur consoles HD. Manette en main, le jeu est très agréable et on retrouve vite ses marques par rapport aux opus PS2. Les actions ont notamment gagné en fluidité tout en consolidant les bonnes sensations lors de la frappe de balle, même si sur pas mal de tirs, ça reste scripté. La grande nouveauté du titre est véritablement le jeu d’équipe. Après une très longue attente, les joueurs offrent enfin de véritables solutions offensives, le tout ajustable via les sliders dans le menu formation. Les ailiers n’hésitent plus à monter et à proposer un maximum de solutions. Ce n’est pas encore parfait et les attaquants centraux sont parfois encore un peu trop statiques. Il est alors possible de déclencher manuellement ces appels de balles. Pour ce faire, on appuie sur le stick droit tout en lui donnant une certaine direction. Mais force est de constater que la pratique n’est guère agréable. Mais nul doute que bien exploitée, cette fonction devrait faire mal. Il est également possible de sélectionner et positionner son joueur sur les coups de pied arrêtés. C’est plutôt bien fait et cela ne provoque généralement pas d’avantages inconsidérables sur l’adversaire. En revanche, on note que l’IA a tendance à trop suivre le joueur sélectionné, et donc, à couvrir le hors-jeu.
Mais qu’on se le dise, on a enfin un vrai PES sur cette génération de console même si au niveau du gameplay, le jeu a trop tendance à proposer du « PES » et penche vers du semi-arcade et une prise en main immédiate, là où Fifa vise la simulation – et il y excelle.
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Fifa 12 est tout simplement LA simulation de football, mais cela lui joue des tours. Les premières parties peuvent être frustrantes car il faut réapprendre à jouer. Il faut construire, réussir à poser son jeu, avancer sans trop se découvrir derrière. Le jeu est assez lent, mais une bonne passe peut changer le match. Au début on ne se crée que peu d’occasions. Mais très rapidement, on comprend les bases, l’intérêt de varier jeu à terre et aérien, écarter sur les ailes, pour finalement passer au centre etc. Fifa 12 devient vite ensuite jouissif. Réussir à éliminer son adversaire sur un dribble bien senti pour ensuite placer une frappe petit filet et le célébrer à sa manière, quel pied. Le choix du jeu, le choix de la célébration. D’un point de vue graphique, le jeu est beau. On pourra regretter l’absence d’un 1080p en natif, mais on ne peut que s’extasier sur les animations impeccables des joueurs. De même les visages de certains joueurs sont bluffants et le niveau de détails est vraiment poussé très loin. Les tatouages de Mexès sont par exemple fidèlement retranscrits. En revanche, tous les joueurs ne sont pas logés à la même enseigne. On pense notamment à certains joueurs du Paris-Saint-Germain, Pastore inclu.
Cette année, Fifa propose deux grandes nouveautés devant révolutionner son jeu: la défense tactique et un nouveau moteur physique. Ce dernier ne m’a pas totalement convaincu. Il faut dire qu’entre Fifa 12 et moi, cela a mal commencé avec un penalty très très très litigieux dès la quatrième minute de jeu de mon tout premier match… Mais bref. Il est très agréable de voir qu’enfin, les joueurs ne se transpercent plus à tout va, notamment sur les sorties de gardien, mais parfois, les joueurs ont tendance à s’effondrer au sol alors que le choc n’était pas si violent. De même, si les animations en jeu sont tout simplement magnifiques (dribbles, passes, gardiens etc.) lors des contacts, on note que les joueurs ont une fâcheuse tendance à faire du planking une fois dans les airs.
Puis il y a donc cette défense tactique. Au début, elle en rebutera plus d’un pour la simple et bonne raison que défendre est désormais un exercice à part entière. Un véritable art. Une demande de concentration à chaque fois que l’adversaire arrive dans notre camp. Désormais, il ne s’agit plus de se jeter à deux sur Messi pour l’arrêter mais plutôt de boucher son angle de position pour venir placer sa jambe manuellement. Disons le clairement, au début, on va se prendre beaucoup de buts à cause de cela. Mais c’est finalement le charme de Fifa qui a cette grande marge de progression avant de devenir un vrai Maldini virtuel. Dès lors que l’on maîtrise les bases, chaque balle récupérée est une satisfaction car c’est définitivement nous qui avons effectué l’action. Nous qui annihilons l’attaque de l’adversaire. Les plus réfractaires pourront toujours remettre l’ancien système de défense, et Dieu sait qu’on est tenté au début de le faire, mais le online l’interdit. Il faut donc se faire violence et retourner apprendre à défendre.
Cependant et c’est là où je voulais en venir avec cet article, on note que ces deux jeux trainent toujours quelques boulets dont on se serait bien passé. Non pas que ce soit des défauts intolérables -loin de là- mais leur présence depuis de longues années peut agacer à force. Au lancement de Fifa 12, sur PS3 (je n’ai pu vérifier sur X360), le jeu perd encore quelques secondes à vérifier les trophées. L’interface lourdingue et qui se permet de ramer férocement lorsque deux joueurs (en local) font leur formation est toujours présente. De même, il est impossible de changer le brassard du capitaine en plein match. Certes, ce n’est pas tragique, mais ça fait partie des plus agréables. Lorsque l’on remplace son capitaine, on aimerait pouvoir choisir qui prend le relais. L’arbitre n’est pas non plus en reste et sa vision du hors-jeu est bien trop stricte. Enfin, en ligne, la gestion du bouton start n’est pas optimale. On ne peut mettre sur pause qu’une fois en possession de la balle. De fait, lors des remises en jeu pour l’adversaire, il est impossible de faire son changement. Frustrant.
PES, quant à lui, possède aussi des défauts plus ou moins importants depuis des années. Cela va de petits détails mineurs (un mur sur les CF de 50m) à d’autres plus gênants avec des gardiens qui relachent énormément de ballons et qui sont bien trop avancés sur les frappes lointaines. Bon, ça assure le spectacle. Au moins l’interface est parfaitement fluide, on peut émettre une petite réserve sur la formation pas forcément très pratique à la manette, mais c’est plus pour chipoter. En revanche, que le jeu ne sauvegarde pas la précédente formation lorsque l’on choisit de rejouer un match… Pas top! De même, les transferts semblent avoir été arrêtés au 30 juin 2011. Le PSG n’a pas encore effectué son recrutement 5*, l’Atletico Madrid a toujours son redoutable duo Forlan – Agüero et Arsenal compte toujours Nasri et Fabregas dans ses rangs.
On a donc deux jeux de très bonne qualité. PES joue la carte de l’accessibilité et du plaisir immédiat, tandis que Fifa est définitivement LA référence en terme de simulation de football. Mais c’est avec un petit regret qu’on remarque que malgré de grands travaux pour améliorer le gameplay, EA et Konami en oublient de corriger les quelques défauts que trainent ces deux jeux depuis un certain temps. Deux jeux chronophages toujours hantés par leurs vieux démons donc. Ça fait aussi leur charme.