En ce dimanche 21 février 2021, The Legend Of Zelda fête ses 35 ans. C’est un titre important pour Nintendo, majeur pour le jeu vidéo. On ne se rend sans doute pas assez compte à quel point cette série a pu influencer des studios par la suite. Et chose curieuse, il a toujours a été compliqué de définir son genre.
En parallèle de Super Mario Bros., Shigeru Miyamoto développait un autre jeu NES : The Legend Of Zelda. La tache fut compliquée; mener deux ambitieux projets en même temps est forcément risqué. Et pourtant, il n’a pas échoué. Mieux encore : il a posé les fondations de ce que sont aujourd’hui deux des plus célèbres licences du jeu vidéo.
A l’époque, la technique était importante, mais les idées l’étaient davantage. Il y avait tout à inventer et Zelda a finalement créé son propre genre.
The Legend Of Zelda est-il un RPG?
Souvent, le premier épisode —comme ses suites d’ailleurs— est assimilé à un jeu de rôle (RPG). Shigeru Miyamoto refuse cette idée. Selon lui, il s’agit d’un jeu d’aventure en temps réel. Il est toutefois vrai que Zelda s’inspire des RPG de l’époque : la notion d’inventaire, d’expérience… Plus le joueurs avance, plus Link monte en puissance. C’était aussi un moyen de rendre le jeu plus facile.
Dans une interview à Super Famicom Magazine, Shigeru Miyamoto a étayé ses propos au sujet du RPG et de l’XP. « Je ne suis pas intéressé par les système où tout est défini par des stats et des chiffres » dit-il. Selon lui, il faut une forme de cohérence. Quand le joueur gagne en expérience, les coups d’épée doivent alors être plus tranchants, par exemple. « Je pense que les jeux d’action sont plus appropriés pour apporter ce genre de sensation » conclut-il. Zelda, c’est donc de l’action et du jeu de rôle, le tout saupoudré d’énigmes. Bref, c’est l’Aventure.
Lors de la sortie de The Legend Of Zelda, Shigeru Miyamoto redoutait que le jeu peine à trouver son public. Il faut dire que c’est un titre compliqué, différent. Il oublie de guider le joueur afin de l’obliger à tout explorer par lui-même. On retrouve la même philosophie dans Breath Of The Wild avec un immense monde ouvert sans repère. Les deux jeux ont d’autres similitudes comme le vieillard au début de l’aventure —l’un est dans une grotte, l’autre, à la sortie— ou des lieux plus ou moins identiques.
Breath Of The Wild n’est ni le remake ni la véritable suite de The Legend Of Zelda. Il s’agit simplement d’un titre qui a su pleinement réaliser les ambitions du jeu sorti le 21 février 1986. Sa suite est forcément attendue mais Nintendo refuse d’en dire davantage.
Quel anniversaire pour Zelda?
A l’occasion des 35 ans de Zelda, il est étrange que le constructeur japonais n’ait pas pris la parole pour célébrer cet important anniversaire. Il y a eu un Nintendo Direct ces derniers jours, mais c’était avant tout pour évoquer les jeux Switch de cette première moitié de 2021.
Le 13 septembre 2020, c’était Super Mario Bros. qui fêtait ses 35 ans. A cette occasion, le 3 septembre, Nintendo avait déployé un Direct Surprise entièrement consacré au plus célèbre des moustachus. C’était complet —malgré l’absence de Shigeru Miyamoto— et on avait même droit à planning aussi détaillé que chargé.
Là, pour les 35 ans de Zelda, c’est le mystère le plus complet. Il y a bien Skyward Sword HD, un remaster finalement classique proposé à plein tarif. Tout le monde s’accorde aussi à dire que Twilight Princess et Wind Waker seront portés sur Switch en fin d’année. Quant à Breath Of The Wild 2, il donne l’impression de vouloir sortir en même temps que la Switch 4K.
Bref, c’est un peu décevant, trop classique. Il nous faut des surprises, chose dont est largement capable Nintendo. Avec Super Mario 35 et Mario Kart Home Circuit, il a montré qu’il savait encore et toujours innover. The Legend Of Zelda mérite le même traitement ; on espère que ce n’est qu’une question de temps.