2021 sera-t-elle l’année du Cloud Gaming? Ça dépend comment on voit les choses. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il remplace PC et consoles. En revanche, force est de constater que tout le monde s’y met.
Quand on s’intéresse aux enjeux de chaque constructeur en 2021, on se rend compte que le Cloud Gaming hérite à chaque fois d’une place importante. Et dans les prochains mois, on se dit qu’on pourrait faire face, non pas à une révolution, mais à une petite démocratisation de ce qui se présente comme une alternative aux consoles et PC.
Microsoft veut étendre le xCloud
A la rentrée 2020, le Game Pass Ultimate a accueilli le xCloud. Sans surcoût. Et uniquement sur les appareils Android. Le Cloud Gaming made in Microsoft fonctionne plutôt bien mais pour le moment, cela reste une offre assez limitée. C’est pour cela que le géant américain souhaite passer à la vitesse supérieure.
En 2021, le xCloud viendra s’installer sur iPhone et iPad, via Safari. L’étape d’après, c’est de proposer du Cloud Gaming sur n’importe quel navigateur web sur PC et Mac. Enfin, ce sera de proposer une application pour les téléviseurs connectés.
En d’autres termes, en 2021, Microsoft veut proposer le xCloud sur tous les écrans possibles. Le but est d’être partout et de s’adapter aux envies de chacun. Le Cloud Gaming permet de toucher le très grand public sans bousculer ses habitudes. Et cela n’a aucun impact sur les joueurs PC et Xbox. Pour eux, rien ne change, mais s’ils le souhaitent, ils peuvent combiner les services.
L’avantage du xCloud est qu’il est directement inclus avec le Xbox Game Pass Ultimate. Il n’y a donc aucun effort financier supplémentaire à fournir. En soi, le Game Pass est déjà très séduisant. Le xCloud est donc un magnifique bonus, et c’est comme ça qu’il pourrait, à sa manière, démocratiser le Cloud Gaming.
Nintendo veut utiliser le Cloud Gaming pour s’offrir des blockbusters
Ce n’est un secret pour personne : la Switch est clairement moins puissante que la PS4 et la Xbox One. Des jeux comme Assassin’s Creed, Call Of Duty ou les derniers Resident Evil ont ainsi snobé cette console. Quant à The Witcher 3, c’est à travers une versions au rabais qu’il est parvenu à s’aventurer sur Switch.
A l’avenir, ça devrait changer. Nintendo se met à accueillir des jeux Cloud Edition. En d’autres termes, vous payez une licence pour streamer un jeu. Le rendu est bon. On a pu le voir avec Control en fin d’année. Ce devrait également être le cas avec Hitman 3, prévu pour le 20 janvier sur Switch grâce à cette technologie. Bien sûr, cela nécessite d’avoir une bonne connexion et c’est là qu’on regrette l’absence de port ethernet sur la console de Nintendo.
En revanche, il y a un truc étrange. Via le Cloud Gaming, la Switch peut en théorie accueillir n’importe quel gros jeu hyper gourmand. Alors quel serait l’intérêt de sortir une Switch 4K?
La rumeur enfle depuis plusieurs mois : Nintendo devrait annoncer une nouvelle console. Ce ne serait pas la successeur de la Switch mais un modèle qui viendrait étendre la gamme, comme la Lite a pu le faire. Cette machine serait plus puissante, avec probablement la 4K en ligne de mire. Et de gros jeux seraient au programme. Ceux-ci n’ont jamais été évoqués mais ça fait un petit moment qu’on n’a pas eu de nouvelles de Bayonetta 3 et de la suite de Zelda: Breath Of The Wild.
Finalement, pourquoi miser à la fois sur du Cloud Gaming et de la 4K ? C’est tout simplement afin de laisser le choix aux joueurs et aux développeurs. Et ça, c’est uniquement si les Cloud Versions se démocratisent réellement en 2021.
Le PlayStation Now et Google Stadia doivent accélérer… alors qu’Amazon se tient prêt
Du côté de Sony, le PlayStation Now fait du sur-place. C’est le service de Cloud Gaming le plus ancien et c’est aussi celui qui oublie de mener la danse. Avec la PlayStation 5, on s’attendait à ce que Sony pousse un peu plus ce service. Et… il ne s’est rien passé. C’est toujours du streaming en 720p à 30FPS. A une époque où la 4K devient la norme, c’est un peu gênant.
Le PSNOW semble plutôt se positionner comme un concurrent du Xbox Game Pass. Il a baissé de prix, permet de télécharger les jeux PS4, et gonfle chaque mois son catalogue.
Chez Stadia, on a largement les moyens de jouer les trouble-fêtes. Après tout, derrière ce service de Cloud Gaming, on retrouve Google, une société qui a quelques moyens financiers. Il y a ainsi eu des acquisitions et désormais, on recense trois studios internes. On note également que Cyberpunk 2077 est disponible sur Stadia, dans une version bien meilleure que celles sorties sur PS4 et Xbox One.
Mais Stadia, c’est surtout un service qui doit encore s’affirmer. Il doit réussir à faire jeu égal avec Sony et Microsoft —Nintendo reste toujours à part. Cela signifie accueillir les mêmes jeux, avec notamment le même rendu visuel. Stadia va sans doute devoir améliorer sa technologie puisque il ne gère pas le Ray-Tracing (RTX) à l’heure actuelle. Google doit aussi mieux se faire comprendre du grand public et multiplier les sessions-test. Il a commencé avec la démo exclusive de Immortals Fenyx Rising ou des jeux Free-To-Play.
Il faut toutefois en faire plus car derrière, Amazon s’apprête à frapper fort. L’autre géant américain compte bien lancer son propre service de Cloud Gaming, Luna, dans le monde entier. Son modèle économique est différent. Il compte miser sur des chaînes qui, contre quelques euros par mois, donneront accès une certaine liste de jeux. Mais dans le duel qui oppose Amazon à Google, c’est peut-être la communication qui permettra de remporter l’adhésion du public.