En 2018, les blockbusters des grosses écuries mèneront la danse, forcément. Mais plusieurs éditeurs, misant davantage sur des titres à moyen budget, sont armés pour tirer leur épingle du jeu.
Sans trop prendre de risque, on peut vous révéler qu’il y aura un FIFA 19 fin septembre. Quelques semaines plus tard, début novembre, c’est un Call Of Duty par Treyarch qui débarquera. Avant cela, on aura eu l’occasion de jouer à God Of War, Spider-Man, Red Dead Redemption 2… On n’oublie pas non plus les potentielles surprises. En 2018, Burnout Paradise et Battlefield Bad Company fêteront ainsi chacun leur dixième anniversaire…
Que ce soit Electronic Arts, Activision, Take Two, Sony, Ubisoft ou Nintendo, chacun sera mis sous les projecteurs tout au long de l’année. Mais d’autres éditeurs comme Koch Media ou THQ Nordic, dont les moyens financiers sont inférieurs à ceux de leurs concurrents, pourront aussi faire la différence en 2018.
Par l’intermédiaire de sa branche Deep Silver, Koch Media n’a pas toujours été bien inspiré ces derniers temps. Agents Of Mayhem a rapidement disparu de la circulation. Dead Island 2 ne voit pas le bout du tunnel; il a changé de développeur et était prévu pour 2015. Quant à Homefront: The Revolution… A l’époque, Crytek a connu à de graves soucis financiers: Deep Silver a été contraint de racheter Dambuster (ex-Crytek UK) pour que le développement se poursuive. Au final, il a reçu un accueil très mitigé lors de sa sortie, en mai 2016, encerclé par Overwatch, Doom et Uncharted 4.
En 2018, Koch Media et Deep Silver ont un joli coup à jouer. Dès février, ce duo sortira de son fourreau Kingdom Come Deliverance. C’est un jeu de rôle médiéval réaliste où dragons et magie n’ont pas leur place. Le jeu est ambitieux et il faudra justement vérifier qu’il ne soit pas trop gros pour Warhorse, ce nouveau studio.
Au cours du second semestre, c’est la franchise Metro qui reviendra avec un troisième épisode sous-titré Exodus. A une époque où tous les FPS se ressemblent, c’est une bonne nouvelle; on est notamment curieux de voir de quelle manière il abordera son monde ouvert alors que les deux premiers opus étaient linéaires.
Puis il y a l’énigme Shenmue 3. On ne sait pas grand chose du jeu, les premiers visuels diffusés autrefois étaient surprenants et on se demande s’il sera vraiment prêt pour 2018. Si oui, sera-t-il alors capable de plaire aux personnes ne connaissant pas la série?
Enfin, n’oublions pas que Koch Media a aussi une casquette de distributeur. Il s’occupe par exemple des jeux Codemasters. Il récupère de ce fait Onrush, un titre que l’on attend beaucoup car conçu par la même équipe que MotorStorm. Koch Media met aussi en boîte des jeux indés ayant connu un gros succès. Cette année, ce sera par exemple le cas de Conan Exiles.
C’est en 2013 que THQ a connu le Game Over. Mais aujourd’hui, il revit grâce à Nordic Games qui a racheté le nom et pas mal de licences. Cette renaissance s’appelle THQ Nordic. En changeant de nom, ce petit éditeur essaye de changer de dimension. Cela passe par des projets plus ambitieux. Pour 2018, il y en a deux. Tout d’abord, Darksiders 3. Le jeu est développé par Gunfire, le studio fondé par les anciens créateurs de cette franchise. Après War et Death, on retrouvera Fury, un personnage féminin qui se bat avec un fouet. On a envie de croire au succès de cet épisode. A la tête du projet, on retrouve une équipe talentueuse et on n’oublie pas que les précédents opus ont été offerts sur le PlayStation Plus et le Games With Gold. De ce fait, de nombreuses personnes connaissent parfaitement l’existence de cette franchise.
Biomutant est l’autre pari de THQ Nordic. L’éditeur a tellement été séduit par ce projet qu’il a racheté son studio de développement Experiment 101. Cette boite a notamment été fondé par d’anciens d’Avalanche (Just Cause). Quant au jeu même, Biomutant mise sur l’action. Dans ce titre, on contrôle un raton-laveur entièrement personnalisable, capable de se battre à l’épée ou avec des armes à feu.
Il y a aussi 505 Games que l’on a envie de surveiller, pour une raison bien particulière. L’Italien a en effet signé le nouveau jeu de Remedy, le studio de Max Payne, Alan Wake et Quantum Break. Il sera intéressant de voir le résultat car Remedy a changé son fusil d’épaule. Sur Twitter, le responsable de la communication évoque un « Remedy différent » avec un « ton nouveau » . Il n’est pas dit que l’on jouera cette année à P7 —nom de code du projet— mais il devrait au moins être annoncé dans les prochains mois.
Enfin, on triche avec la Private Division, le label de Take Two qui mise sur des jeux III. Cela fait écho aux AAA, ces jeux à gros budgets, sauf qu’il s’agit là de faire confiance à des structures indépendantes. Les jeux issus du catalogue de Private Division n’arriveront qu’en 2019, mais là encore, on espère les découvrir dès cette année. Il faut dire que les studios signés en imposent: Obsidian (Fallout: New Vegas), V1 Interactive (studio fondé par les créateurs de Halo) et Panache, la nouvelle aventure de Patrice Désilets (Prince Of Persia: Les Sables du Temps, Assassin’s Creed 1 et 2).
Pour l’ensemble de ces éditeurs, de ces jeux, il sera difficile de percer. On est à une époque où tout va très vite, où au bout de deux semaines, on a déjà oublié qu’un titre vient de sortir. Au contraire, d’autres ont une longévité exceptionnelle, à l’image de Rainbow Six Siege et d’Overwatch. Ils captent l’attention et empêchent ces jeux plus modestes de briller. Mais si la qualité est là, on ose espérer qu’ils auront leur chance et qu’ils réaliseront de jolies performances grâce au bouche à oreille.